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DIGITALCITY.brussels : un Pôle Formation Emploi-ICT pour accompagner les enjeux de la transformation digitale et de l’économie numérique à Bruxelles

Jean-Pierre Rucci, Directeur Evoliris & DIGITALCITY.brussels
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Jean-Pierre Rucci

Une quinzaine de personnalités ont été invitées à publier, entre janvier 2018 et juin 2019, une Carte blanche sur le site web du CIRB : l’opportunité, pour chacune d’entre elles, de partager sa vision pour la Région bruxelloise de demain, et d’exprimer ses souhaits pour l’ICT régional.

Les temps changent, nos habitudes et nos modes de consommation aussi. Dans une société entièrement tournée vers le numérique, la transformation digitale apparaît comme l’un des leviers de croissance privilégiés par les entreprises les plus innovantes. Même si la plupart des sociétés ont entamé le processus, beaucoup estiment qu’elles ont pris un retard certain par rapport à l’enjeu global de la digitalisation des entreprises. Pour pérenniser l’avenir économique de Bruxelles, il est temps de franchir un nouveau cap et de proposer des formations et de l’accompagnement à la gestion des compétences numériques, en adéquation avec les réalités du marché.

Transformation digitale, de quoi parle-t-on ?

La transformation digitale est le résultat direct de l’émergence des nouvelles technologies. Le XIXe siècle a été marqué par l’essor de la machine à vapeur. Les XXe et XXIe siècles sont ceux de l’ordinateur et de la digitalisation.

La transformation digitale n’est pas uniquement liée à la démocratisation de l’ordinateur, de la tablette ou du smartphone, bien que ces appareils y participent. Ce sont, en fait, tous les systèmes informatiques qui y contribuent : les réseaux sociaux, les logiciels de CRM (Customer Relationship Management), ERP (Entreprises Resource Planning), et CMS (Content Management System), les services dématérialisés (dont le SaaS, les outils de gestion en ligne (votre banque !), les imprimantes 3D, ainsi que les services de messagerie.

La transition digitale répond donc à des enjeux stratégiques majeurs. Par son intermédiaire, c’est toute la chaîne de production ou de services qui s’en trouve modifiée. En tant qu’outil d’accélération de l’innovation, elle permet de redéfinir les relations clients-partenaires, elle favorise l’autonomie des collaborateurs et décloisonne les services. Grâce à elle, les performances opérationnelles de l’entreprise s’accroissent, la rentabilité de la société augmente, les clients sont plus que jamais satisfaits.

La transformation digitale nécessite de repenser en profondeur l’organisation de la structure et requiert la création de nouveaux postes spécialisés ou la mutation profonde de postes existants. Pour qu’elle porte ses fruits, il est donc capital de l’incorporer dès la création du projet, de façon à éviter d’avoir à subir les coûts humains et financiers d’une implémentation tardive.

De la nécessité de dépasser le cadre strict du secteur ICT et de bien se former

Dans ce contexte de transformation des entreprises, une forte pénurie d’experts digitaux et de professionnels se fait ressentir et l’on constate de plus en plus de carences en compétences numériques (devenues transversales à tous les secteurs et à tous les métiers), tant à Bruxelles que dans le reste du pays.

Une étude récente d’Agoria, présentée en septembre 2018 et intitulée « La digitalisation et le marché du travail belge »1, prévient que si rien n’est mis en place, « l’écart entre l’offre et la demande se creusera encore jusqu’en 2030 ». Dès 2021, la demande de travailleurs va excéder l’offre. Parmi les secteurs les plus touchés, on retrouve l’ICT, les soins de santé et l’enseignement. Le rapport souligne que cette pénurie, notamment en matière de profils ICT, est à la fois quantitative et qualitative. Selon le rapport, c’est la Flandre (12%) et Bruxelles (11%) qui sont les régions les plus touchées par cette pénurie.

Le rapport d’Agoria avance 4 stratégies pour aider notre marché du travail à faire face à ces transformations :

  1. mettre à niveau les compétences de tous les collaborateurs et notamment leurs compétences digitales ;
  2. reconvertir un certain nombre de travailleurs et de demandeurs d’emploi ;
  3. activer et harmoniser la sensibilisation vers les études menant à des métiers porteurs et/ou en pénurie ;
  4. augmenter la productivité des entreprises en tirant parti des outils de digitalisation.

Une manière de sortir de ce cadre restrictif est de suivre l’évolution de l’IT dans le contexte du monde du travail actuel, et non plus uniquement dans le cadre de ses métiers, et donc d’élargir le champ d’action, notamment vers d’autres secteurs que l’ICT présents de manière significative à Bruxelles (finances, assurances, banques, non-marchand, etc.).

Cette perspective ne se limite plus à une approche spécifique liée à des « métiers » ou à un secteur, elle la transcende pour proposer une vision orientée vers l’acquisition de compétences numériques pour tous les professionnels, quel que soit leur secteur. Elle peut aussi s’envisager à travers la stratégie de conversion numérique de la Région de Bruxelles-Capitale, notamment en apportant son soutien au plan NEXTTECH bruxellois.

DIGITALCITY.brussels : un Pôle Formation Emploi-ICT à Bruxelles

En 2018, les interlocuteurs sociaux – AGORIA, FGTB, CNE et CGSLB – partenaires d’Evoliris (le Centre de Référence Professionnelle de l’ICT à Bruxelles), ont signé une note d’intention visant à soutenir, piloter et coordonner avec Bruxelles Formation, le VDAB et ACTIRIS, le Pôle Formation Emploi-ICT.

DIGITALCITY.brussels, le Pôle Formation Emploi-ICT, émane donc d’un partenariat public/privé qui prendra très prochainement la forme d’une asbl bilingue fondée entre les partenaires sociaux sectoriels d’une part, et le service public de l’emploi bruxellois, Actiris et les services publics de formation (Bruxelles Formation et VDAB), d’autre part.
DIGITALCITY.brussels est constitué de trois piliers définissant la stratégie du centre : le pilier Sectoriel (R&D), le pilier Formation/Validation des Compétences (VDC) et le pilier Emploi.
L’objectif de ce pôle vise à regrouper et à développer en un même lieu physique, les ressources de l’emploi et de la formation pour le secteur des technologies de l’information et de la communication, et du digital en général, à Bruxelles.

Concrètement, DIGITALCITY.brussels ouvrira début 2020, dans le bâtiment « Danone », Avenue Jules Cockx à Auderghem. Le lieu a été choisi pour sa visibilité, la facilité de son accès mais aussi en vue d'un rapprochement physique avec les universités toutes proches (ULB et VUB). L’objectif de cette collaboration est de développer des synergies et des partenariats avec ces institutions autour des différentes activités du Pôle, notamment dans le domaine de la formation continue.

La volonté des partenaires est de rendre DIGITALCITY.brussels fonctionnel, accueillant et moderne, à l’image des nouvelles technologies et du monde numérique. DIGITALCITY.brussels proposera, sur ses quatre étages, un auditoire de 100 places, une quinzaine de salles équipées, un studio digital media, des laboratoires dédiés aux technologies réseau (CISCO) et à la validation des compétences.

Au regard des investissements publics conséquents, les contacts se multiplient avec les partenaires privés afin d’initier de nouveaux partenariats public-privé et d’obtenir du sponsoring. Les besoins en partenariats sont nombreux ; ils touchent autant les infrastructures et le matériel que les besoins en projets innovants, en experts, en formateurs, etc. En contrepartie, DIGITALCITY.brussels est l’endroit idéal pour permettre aux entreprises de trouver du personnel qualifié (dont de jeunes diplômés), de former leurs (futurs) employés ou d'offrir plus de visibilité à leurs projets, produits ou services.

L’invitation est lancée !

 

1 La digitalisation et le marché du travail belge, «Shaping the future of work», Agoria, 2018.

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